mercredi 30 mai 2007

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d’après sa voix donc. Mais pour cela, il aurait fallu qu’il parle. Qu’en sortant du bâtiment légèrement caché à la vue du passant, il trouve une occasion de dire, de laisser sortir faiblement quelques sons de sa bouche. Et encore, il paraît qu’ils utilisent des filtres. C’est plus sûr sans doute.
Et puis, que lui aurait-elle dit ?
Se serait-elle réellement approchée, et lui aurait-elle ensuite parlé de son goût pour les choses qu’ils évoquaient, pour les actions qu’ils incitaient, pour les vérités cachées qu’ils dévoilaient ?
Non bien sûr.

Jamais elle n’aurait été capable de pareille effronterie qui l’aurait sans doute placée dans une situation indélicate.

Peut-être aurait-il été plus intelligent de tenter de capter son attention. Se placer dans un coin, un morceau de trottoir et attendre. Attendre qu’il la remarque, que contre toute attente il la devine et la reconnaisse. Leurs regards se croisent et il s’approche.

Non, il ne le fait pas. Il est timide. Il attend.


Tandis que l’esprit de la jeune femme vaque à toutes ces extrapolations stériles, la bouilloire commence à laisser échapper une vapeur qui ne tarde pas à envahir l’espace et lui rappelle qu’elle doit se faire un thé.
Affectés par l’humidité du toit, les papiers peints déjà s’écornent. Que ne prend-elle soin de ce petit coin de chez elle ? que ne prend-elle soin des choses, objets, lieux, et autres… ?
Elle retire le sachet de la tasse et va se pencher à la fenêtre, cette minuscule lucarne en chien assis d’où elle devine le toit du lieu qui deviendra peut-être un élément important de l’histoire.

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